•      En période de confinement, c'est une chance énorme que d'avoir un jardin fleuri, un potager et un terrain assez grand pour en faire le tour en guise d'exercice quotidien car:

                                                                    C'est le printemps

        Des variétés horticoles très colorées, tulipes, Kerria japonica, muscaris, primevères...et des pensées secrètes!

                         AUTARCIE                                                              

                    AUTARCIE     

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    Des espèces sauvages à qui on laisse des espaces de liberté, coucous, pâquerettes,

                AUTARCIE          AUTARCIE

                                   avec mêmes quelques variétés à cuisiner:

                             Les pissenlits qu'on partage avec les abeilles.

                                           AUTARCIE

                            Les houblons qui tracent et dont on mange les jeunes pousses comme des asperges

                     AUTARCIE           AUTARCIE

     

                          Les bambous envahissants contre lesquels il faut se battre, mais dont on peut déguster les pousses. Bien décortiquées, ébouillantées 5minutes puis revenues à la poêle avec du gingembre ou un assaisonnement au goût de chacun ou même en salade.

     

                       AUTARCIE             AUTARCIE

     

                      N'oublions surtout pas les orties, en soupe, en légumes à la vapeur à déguster à la crème,

    en quiche et séchées comme condiment riche en minéraux pour assaisonner ses plats.

        Voilà de quoi occuper sainement un confinement au milieu des végétaux en appréciant le chant des oiseaux et le vol des papillons dans un espace protégé des pesticides et offert à la nature...

                                          AUTARCIE             AUTARCIE

     

    AUTARCIE

     

     

     

     


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  •                             Curieusement ce confinement me rappelle notre grand voyage.

      Certes, nous n'étions pas confinés et avions une liberté quasi totale de mouvement dans l'immense espace de tout un continent.

       Une traversée de 100 000 kms du nord au sud dans des paysages tous plus magnifiques les uns que les autres dans leur infinie variété: mer, montagne, forêts humides ou déserts... froid, neige, sommets, glaciers, chaleur, soleil, plage, volcans...

       Alors comment oser comparer ça au petit tour autour de sa maison? Pour la simple et bonne raison que le 25 mars 2020, un billet d'avion pour Kansas City nous ouvrait la porte sur une route à travers USA et Canada pendant 8 mois. Tout était prévu, ne restait plus qu'à trouver un bon véhicule d'occasion sur place.      

     

                                              CONFINEMENT    un peu mieux que ça donc...          

        Mais voilà, 8 jours avant le départ, la porte s'est verrouillée et rien ne permet de dire quand nous retrouverons la clé!

                                 Alors, oui on peut tenter la comparaison voyage/confinement.

      Déjà nous avons eu pendant 2 ans et demi l'habitude de vivre à deux 24 heures sur 24 et de plus dans le tout petit volume de notre camping-car doté de peu de commodités (pas de chauffage, de douche, de toilettes, de télévision ni même de radio...). Donc à la maison avec tous ses équipements (même sans télévision), c'est le luxe!

      En deux ans et demi, nous avions très peu vu la famille, deux fois seulement: une soirée et dix jours!           Pas vu du tout les amis, même si nous nous en sommes fait plein d'autres... Mais pas de petits restos entre amis, ni de soirées cinéma ou spectacle, ou en tous cas beaucoup moins que notre rythme habituel en France.   Nous avons du à plusieurs occasions affronter seuls les problèmes (vols, pannes, accident, santé...). Il fallait les gérer avec les moyens locaux et dans une langue étrangère de surcroît.                                                         Être confrontés à certaines difficultés et les surmonter nous en apprend beaucoup sur nous-même, sur notre capacité d'adaptation et de résistance aux émotions.

                                                                              Le confinement donc,


       Beaucoup, si on en juge par les publications internet, ont développé leur sens de l'humour, de la critique, de la composition et du chant. Certains se sont découvert un goût pour le bricolage, la cuisine, la couture. Ils ont trouvé en eux une envie d'entraide, de bénévolat, de reconnaissance envers les autres.

       Quoi de mieux que ce confinement obligé pour rompre son rythme, prendre le temps se regarder un peu le nombril et de réfléchir sur sa vie et ses envies.

       Alors aucun doute que cette épreuve de confinement prolongé va avoir permis à un certain nombre d'humains de sortir de leur routine et d'en savoir un peu plus sur eux-mêmes et sur leurs proches. Et peut-être pour certains à entrevoir ce qui les attends à la retraite s'il ne s'y préparent pas un peu à l'avance!...

      Bref, pour notre part, nous étions déjà entrainés à nous passer de nos habitudes, à gérer seuls nos problèmes et à communiquer seulement par e.mails avec famille et amis et surtout à nous adapter à chaque situation.

      Bon, nous avions la nature sauvage et les paysages accessibles, pleins de surprises et de découvertes.  Ici, nous avons droit de nous échapper une heure et de se promener à 1 km!                                                        Que peuvent nous offrir le jardin et les champs qui l'entourent?

                                                               Que faire dans un espace si réduit?

      La météo nous a gâté et permis de profiter du jardin, de ses floraisons colorées et parfumées (lilas, tamaris, glycines, muguets, acacias, sureau, seringa, roses... un bouquet de senteur digne d'inspirer un grand parfumeur!) et de quelques produits frais du potager en permaculture.

                                    CONFINEMENT

     

    Damien a pu se remettre au potager,  ce qui lui manquait un peu durant notre périple! Combien de fois a t-il rêvé d'un bout de terrain en Alaska, d'un restaurant avec jardin au Canada, d'un champ en terrasse au Pérou, d' un verger de pommiers à Chiloé au Chili....et même d'importer chez-nous quelques cultures exotiques à son goût (Papaye, Pitaya, mangues, avocats...) qui sait, avec le réchauffement climatique!

                                            CONFINEMENT     CONFINEMENT

     

       En partant à nouveau nous renoncions à quelques festivals, réunions de famille, sorties cinéma, feux d'artifice...mais avec l'espoir d'autres plaisirs et rencontres. Avec le confinement, on a tout loupé! C'est donc par internet que les échappées furent possible, d'où les nombreux échanges de films youtube, de jeux et de pages d'humour. Échange aussi de photos et nouvelles des uns st des autres. C'est ainsi que nous avons suivi avec un peu d'inquiétude les péripéties et les retours chaotiques des amis bloqués à l'étranger: Japon, Maroc, Pérou... nous avons su aussi comment se passait le confinement à La Réunion, à Lima, aux USA, en Suisse...Bon, ça permettait de se consoler dans l'ensemble, tranquilles chez-nous, nous n'étions pas à plaindre.

    D'ailleurs ayant des professions"utiles", Damien au potager de son association et moi en remplacement dans les pharmacies, nous n'étions pas confinés à temps plein... J'ai même pu m'échapper à 180 kms! Traversée de Beauce sans croiser de voitures, bizarre mais confortable. Les oiseaux (pigeons ramiers, faisans) en avait profité pour investir les routes et n'étaient pas pressés de décoller à mon passage. Les bas-côtés non fauchés m'ont offert de belles floraisons, la terre y est riche et bien nitratée...

                CONFINEMENT                                       CONFINEMENT

                  Pour retrouver l'esprit de découverte, il a fallu ressortir jumelles et appareils photos.

     Observer le ciel nocturne reste une possibilité offerte partout dans le monde, il suffit d'une nuit sans nuage et sans pollution lumineuse.

                                                                               

    CONFINEMENT

                                                                                    la lune brille pour tous...

       En journée, regarder à gauche, à droite?  Bof pas terrible...  rien de très joli dans notre quartier.                                                              

       Les voitures se sont faites rares, le club d'aéronautique proche est fermé. On a donc au moins gagné un peu de calme et de silence.
    On a le temps de profiter un peu mieux de la nature environnante, des arbres, des oiseaux:

            Rouge-gorge et mésanges charbonnières ont mené à bien leur couvée, les oisillons ont quitté les nids. Mais nos colonies d'hirondelles ne sont plus là depuis l'inondation de 2016. Elles sillonnaient l'azur et nous saluaient de leur gracieux gazouillis. Depuis le ciel nous parait vide.                                                                 Fini aussi l'harmonieux chant du rossignol qui enchantait les soirées, lui aussi a disparu de nos jardins.           Ce sont les pigeons ramiers qui ont pris possession des lieux et se délectent pour leur diner des fleurs et feuilles d'acacias.

                                                                                                                            CONFINEMENT

      Dans le frêne, les tourterelles installent des petites branches pour nidifier, la pie n'est pas loin qui guette.        Voilà, ça y est, les oeufs sont mangés...

      Le printemps incite à s'intéresser de plus près aux nombreuses floraisons. C'est ainsi que je découvre en périphérie du jardin deux petites plantes auxquelles je n'avais jamais prêté attention!

                        CONFINEMENT                 CONFINEMENT

      En regardant les fleurs de plus près, on y découvre tout un petit monde plein de vie. Je vous invite à me suivre dans mon microcosme.

     

     

     
     


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  • TROUVÉS PARMI LES FLEURS:

             des araignées.

                           CONFINEMENT ET MICROCOSME        CONFINEMENT ET MICROCOSME

                des coléoptères.

    CONFINEMENT ET MICROCOSME  CONFINEMENT ET MICROCOSME CONFINEMENT ET MICROCOSME

     

                                                                                        

    CONFINEMENT ET MICROCOSME

     

           des diptères 

                                                    

    CONFINEMENT ET MICROCOSME

     

           des hyménoptères.

                                        CONFINEMENT ET MICROCOSME        

     

             des lépidoptères

    •  chenilles

    CONFINEMENT ET MICROCOSME mais la mésange charbonnière a mangé les huit pour nourrir ses oisillons...

     

    papillons                                 

                                      CONFINEMENT ET MICROCOSME         CONFINEMENT ET MICROCOSME

     

          des hétéroptères

                                       Scutellerides.

                                             J'ose entrer dans leur intimité... CONFINEMENT ET MICROCOSME

       des grillons

                                  CONFINEMENT ET MICROCOSME

       des pucerons

              CONFINEMENT ET MICROCOSME


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    Peur du Coronavirus ?

    Les Chiliens ont trouvé...portez de gros éperons !

    CORONAVIRUS

    Tout ça ne m'a pas empêchée de profiter comme chaque année du Nouvel An Chinois à Montargis.

     

                                    CORONAVIRUS

     Il est écrit que l'on est puni par où l'on a péché. Le péché viendrait donc de la pharmacopée chinoise qui préconise l'usage thérapeutique de toutes sortes d'espèces animales et végétales: Cornes de rhinocéros, hippocampes séchés...

    Sur les marchés j'ai vu exposés morts ou vifs autant d'espèces sauvages que d'espèces domestiques ou d'élevage: poules, canards, chiens, serpents, pangolins, oiseaux divers... sans parler des oeufs de cent ans!

    A Canton, plus spécialement où l'on nous disait:

    " Ici, on mange tout ce qui a quatre pattes sauf les tables                              

                           tout ce qui nage sauf les sous-marins                                                         

                           tout ce qui vole sauf les avions"

                                                                          BON APPÉTIT!

    Tout cela au prix de traffics et au grand dam de la biodiversité mondiale qui paie un lourd tribu à ces étranges pratiques d'un autre temps.

    Reste à espérer que ce coronavirus et les interdictions de vendre sur les marchés des espèces sauvages va contribuer à y mettre un terme. On peut rêver.

     

    Sinon, pour se protéger et protéger les autres d'une épidémie virale quelle qu'elle soit, comme d'habitude:

       Lavage fréquent des mains, éternuer dans son coude et usage de :

                     Vitamine C, huiles essentielles: Tea tree, Ravintsara, Eucalyptus radiata...

     

     

     

     

     


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  • CE QU'EN DISENT LES SCIENTIFIQUES:

     

                                                                                     LES CORONAVIRUS

     

    CORONAVIRUS

     

                                                                             ORIGINE ENVISAGÉE

                                                                                

    CORONAVIRUS

     

                                                                    MAIS ENCORE...

     


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    La clé parfaite du pangolin, un voyage aux origines du SARS-CoV-2

    Date de publication : 03 Avril 2020
    1Depuis quelques semaines, un mammifère à écailles a fait son nid dans nos conversations : le pangolin asiatique. Pourquoi ce timide animal sylvestre et nocturne, grand amateur de fourmis, est-il soudain devenu l'objet de notre intérêt ? Pour vous distraire de l'infobésité clinique et thérapeutique autour de la COVID-19, VIDAL vous entraîne sur les traces du pangolin asiatique, à la recherche des origines du SARS-CoV-2.

    Un animal très recherché et très étudié (illustration).


    Les pangolins vivent en Asie du Sud-Est et en Afrique. Celui qui nous intéresse aujourd'hui est le pangolin asiatique (Manis javanica), un animal bourré de particularités : ses écailles de kératine, son absence de dents, ses narines et ses oreilles capables de se fermer hermétiquement (pour éviter les attaques de fourmis), sa vue basse (mais son odorat très développé) et, étrangement, son immunité approximative (et très affaiblie par le froid).
     
    Un animal discret sous les feux de la rampe
    Conserver et reproduire des pangolins en captivité est une performance que seuls quelques zoos chinois et taïwanais peuvent prétendre maîtriser.
    Même s'il vous fait penser à un tatou ou à un fourmilier, le pangolin est, sur le plan phylogénétique, plus proche de l'ours, du chat ou du chien, que de ces autres mammifères myrmécophages (qui mangent les fourmis).
     
    L'écaille de pangolin, une soi-disant panacée
    Malgré son statut d'espèce protégée dans 186 pays, les pangolins font l'objet d'un braconnage implacable : chaque année, en Afrique, on estime qu'entre 500 000 et 2,7 millions de pangolins sont chassés. En avril 2019, les douanes de Singapour ont saisi deux chargements d'écailles de pangolin d'environ 14 tonnes chacun, en provenance du Nigéria, correspondant à un massacre d'environ 72 000 pangolins ! En mai 2019, 4 tonnes étaient saisies au Vietnam. En effet, en Chine et en Asie du sud-est, les écailles de pangolins entrent dans la préparation de très nombreux médicaments traditionnels contre l'arthrose, le cancer ou l'infertilité, pour favoriser l'allaitement, etc.
     
    Le gigot de pangolin, sur les meilleures tables asiatiques
    De plus, la viande de pangolin est un met extrêmement recherché par les personnes fortunées en Chine et au Vietnam. Le pangolin asiatique fait, quasiment seul, les frais de cette pratique culinaire, les pangolins africains n'étant chassés que pour leurs écailles.
    En effet, la tradition chinoise préfère cuisiner les animaux fraîchement abattus, ce qui impose l'achat d'un animal vivant (pour 1 000 à 2 000 € par animal).
    Ainsi, des pangolins vivants arrivent de toute l'Asie du Sud-Est sur les marchés chinois où ils côtoient de nombreuses espèces sauvages, dont les chauves-souris, autre délice local. Sous des températures bien plus basses que celles de leurs forêts tropicales natales, ce qui les expose aux conséquences de l'immunodépression.
     
    L'hôte d'un coronavirus qui jette le trouble
    En 2019, avant même que nous entendions parler de la COVID-19, une équipe chinoise a publié ses travaux sur la nature des virus présents chez les pangolins asiatiques. Les virus prédominants dans cette espèce semblent être les coronavirus et le virus Sendai.
    Lorsque l'épidémie de COVID-19 a éclaté et qu'un bêta-coronavirus a été rapidement mis en cause, les virologistes chinois se sont naturellement tournés vers cette récente bibliothèque de génomes viraux propres au pangolin. Ils ont alors identifié de troublantes similarités entre le SARS-CoV-2 et un coronavirus pangolin identifié en 2019.
    La similarité génétique globale de ce coronavirus avec le SARS-CoV-2 est certes moindre que celle observée avec le coronavirus RaTG13/2013 de la chauve-souris Rhinolophus affinis (85,5-92,4 % de gènes similaires pour le virus du pangolin versus 96 % pour RaTG13/2013). Mais, en regardant au niveau des gènes codant pour le RBD (receptor binding domain) du coronavirus du pangolin, les virologistes ont réalisé que, sur les 6 acides aminés impliqués dans la région des protéines virales qui se lie aux récepteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine 2 (ACE2), il y avait une similitude parfaite entre le virus du pangolin et le SARS-CoV-2 : 6 acides aminés sur 6 ! Alors que RaTG13/2013 n'a, dans cette région, qu'un seul acide aminé en commun avec le SARS-CoV-2.
    Ainsi, ce coronavirus du pangolin, probablement inadapté pour prospérer dans des cellules humaines, possède néanmoins la clé parfaite pour y pénétrer ! Ce qui est cohérent lorsqu'on compare le gène de l'ACE2 dans les deux espèces : 84,8 % de similarités entre celui de l'homme et celui du pangolin (alors qu'il n'y a "que" 80,8 à 81,4 % de similarité entre celui de l'homme et celui de la chauve-souris Rhinolophus). À serrure très similaire, il est logique que la clé le soit aussi.
     
    Pangolins et chauves-souris : rendez-vous nocturne dans les bégonias
    Comme le raconte le Pr Didier Sicard dans un article de Libération et un entretien sur France Culture, les pangolins et les chauves-souris ont, en Asie du Sud-Est, une passion commune pour des arbres fruitiers de la famille des Bégoniacées. Les chauves-souris dévorent les fruits et défèquent sur les arbres. Les pangolins viennent s'y rassasier de fourmis, attirées elles aussi par les fruits.
    Que s'est-il passé cette nuit-là dans les bégonias ? Une chauve-souris a-t-elle été infectée par un coronavirus pangolin ? Un pangolin a-t-il été infecté par un coronavirus RaTG13/2013 ? Toujours est-il qu'est probablement né un coronavirus « calvimurin » RaTG13/2013 doté d'un RBD "pangolinesque", un enfant naturel hébergé chez l'une ou l'autre espèce (ou ailleurs). Mais, ce dont on est sûr, c'est que ce nouveau coronavirus (appelons-le coronavirus pangolino-calvimurin) n'est PAS le SARS-CoV-2. Car l'histoire se complique…
     
    Le SARS-CoV-2 et son site de clivage polybasique inédit à ce jour
    Le SARS-CoV-2 possède une particularité que n'ont ni le SARS-CoV, ni le MERS-CoV, ni RaTG13/2013, ni le coronavirus du pangolin. Rappel préliminaire : les protéines de pointe (spike proteins) qui forment la couronne des coronavirus sont composées de 2 sous-unités, S1 et S2. La première assure la liaison avec le récepteur cible (elle porte le RBD), la seconde assure la fusion de l'enveloppe virale avec la membrane cellulaire (via un clivage entre les 2 sous-unités sous l'action de la protéase transmembranaire TMPRSS2 – ou sérine 2, qui expose le peptide de fusion).
    Chez SARS-CoV-2, cette zone de clivage S1-S2 est dite "polybasique" : une molécule de proline est insérée en amont du site de clivage habituel, ce qui donne au site une forme plus propice au clivage et pourrait être un facteur de plus grande infectiosité chez les virus qui possèdent ce type de site de clivage polybasique.
    La question se pose donc : comment le SARS-CoV-2 a-t-il acquis ce site de clivage unique qui n'est présent ni chez le coronavirus pangolin, ni chez RaTG13/2013 ? Car il ne s'agit pas ici de la mutation d'un gène existant, mais de l'insertion d'un codon de la proline à un endroit bien particulier du génome viral.
     
    Comment le coronavirus pangolino-calvimurin s'est-il enrichi d'un site de clivage polybasique ?
    À ce niveau de l'enquête, deux hypothèses se présentent. Soit le SARS-CoV-2 a acquis cette particularité chez un hôte animal, pangolin, chauve-souris ou autre. Soit il l'a acquise chez l'homme après contamination par le susnommé coronavirus pangolino-calvimurin. Actuellement, le seul moyen de confirmer la première hypothèse est de continuer à identifier et à séquencer des coronavirus animaux jusqu'à peut-être trouver un hôte animal du SARS-CoV-2, ou un bêta-coronavirus à site de clivage polybasique chez le pangolin ou la chauve-souris, ou toute autre forme d'ancêtre animal du SARS-CoV-2.
    Concernant la seconde hypothèse, dans un article remarquable sur les origines du SARS-CoV-2, Kristian G. Andersen et ses collègues rappellent que certains bêta-coronavirus humains, comme HCoV-HKU1, possèdent un site de clivage polybasique. Il est donc possible que la co-contamination humaine avec l'un de ces bêta-coronavirus humains et le bêta-coronavirus pangolino-calvimurin ait fini par aboutir au SARS-CoV-2.
     
    Les enseignements du MERS-CoV
    Ces auteurs rappellent également une particularité du MERS qui jette une possible lumière sur ce qui pourrait s'être passé. Les épisodes de MERS se passent toujours selon un scénario similaire : un patient infecté par un dromadaire qui infecte un petit nombre de personnes autour de lui (une "courte chaîne de transmission" qui s'éteint rapidement). Depuis 8 ans, les 2 500 cas de MERS recensés ont toujours obéi à ce scénario, sans jamais provoquer d'épidémie.
    Selon ces auteurs, il est possible qu'un jour la répétition de ces infections "quasi sporadiques" finisse par aboutir à une recombinaison qui augmente l'infectiosité du MERS-CoV, soit par recombinaison avec les gènes d'un coronavirus humain à site de clivage polybasique, soit par un grand nombre de répétitions de la réplication virale jusqu'à modification spontanée du génome viral (et apparition de ce site particulier sur un MERS-CoV).
    Ils citent comme exemple le virus de la maladie de Newcastle, un paramyxovirus (virus à ARN) qui provoque une maladie de la volaille et qui est dépourvu de site de clivage polybasique. Mis en culture et repiqué suffisamment longtemps, ce virus finit par acquérir spontanément un site de clivage polybasique.
     
    L'hypothèse d'un virus primitif circulant depuis longtemps chez l'homme
    L'hypothèse du virus primitif pangolino-calvimurin évoluant chez l'homme n'est pas contredite par les enquêtes sérologiques. Par exemple, dans le cas du SARS-CoV, la recherche systématique d'anticorps contre ce virus, chez des personnes qui n'avaient jamais présenté de symptômes, a révélé que 13 % des importateurs d'animaux sauvages en Chine avaient des anticorps contre le SARS-CoV… et 72 % des importateurs de civettes (l'animal hôte de ce virus) !
    Ainsi, l'hypothèse d'un coronavirus pangolino-calvimurin primitif circulant largement, silencieusement et depuis longtemps, chez les personnes faisant commerce de chauves-souris, de pangolins ou autres, n'est donc pas déraisonnable.


    (Edit 15 mai 2020) : Une équipe chinoise vient d'identifier un nouveau coronavirus de la chauve-souris rhinolophe, RmYNO2. Ce virus est le premier bêtacoronavirus de chauve-souris à présenter un site polybasique dans la zone de clivage S1-S2 (par insertion de 3 acides aminés, différents des 4 insérés chez SARS-Cov-2). Ce nouveau virus est assez proche de SARS-CoV-2 (93,3 % de gènes communs) mais moins que RaTG13/2013. Son RBD est très différent et le rend probablement incapable de se lier à ACE2. Ce nouveau virus n'est pas un ancêtre de SARS-CoV-2 mais il montre qu'un site de clivage polybasique peut apparaître spontanément chez des bêtacoronavirus dans cette espèce.
     
    Pour aller plus loin
     L'étude de 2019 sur les virus présents chez les pangolins asiatiques
    Ping L, Chen W et Chen JP. Viral Metagenomics Revealed Sendai Virus and Coronavirus Infection of Malayan Pangolins (Manis javanica)  Viruses 2019, 11(11), 979.
     
    Les études sur les similarités entre SARS-CoV-2 et le coronavirus du pangolin
    Lam TT, Shum MH, Zhu H et al. Identifying SARS-CoV-2 related coronaviruses in Malayan pangolins. Nature (2020).
      
    Zhang T, Wu QF et Zhang ZG. Probable Pangolin Origin of SARS-CoV-2 Associated with the COVID-19 Outbreak. 2020. Current Biology 30, 1-6.
     
    L'article et l'entretien du Pr Didier Sicard
    Sicard D. L'indispensable recherche sur la transmission de l'animal à l'homme. Libération, 22 mars 2020.
     
    Sicard D. Il est urgent d'enquêter sur l'origine animale de l'épidémie de Covid-19. France Culture. 27 mars 2020.
     
    L'article de Kristian G. Andersen et al. sur les hypothèses d'évolution qui ont mené au SARS-CoV-2
    Andersen KG, Rambault A, Lipkin WI et al. The Proximal Origin of SARS-CoV-2. Nat Med. 2020 Mar 17 : 1-3.
     
    L'étude épidémiologique sur les sérologies SRAS chez les négociants d'animaux exotiques en Chine
    Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Prevalence of IgG antibody to SARS-associated coronavirus in animal traders - Guangdong Province, China, 2003. MMWR Morb. Mortal. Wkly. Rep. 52 , 986–987 (2003).

     

     

                                                                   

     

     


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    COVID-19 : fin du premier acte ?

    Date de publication : 25 Mai 2020
     

    Depuis le 7 avril, la VIDALNews a tenté de vous informer, par le truchement d’une chronique hebdomadaire (les 7  [partie 1 et partie 2], 141724 avril et les 411 et 15 mai 2020 ), sur l’évolution de l’incroyable épidémie COVID-19. Notre modeste objectif a été de retransmettre de façon condensée les données fournies, jour après jour, par l’Agence de Santé Publique France (SPF), et des informations provenant d’autres sources.
    Le retour à la vie "normale" est loin d’être acquis, mais après ce point hebdomadaire de SPF daté du 21 mai 2020, nous mettrons momentanément un terme à la communication autour de cet épisode, car un temps de stabilisation semble se dessiner. 
    Certes, l’histoire de la COVID-19 n’est pas terminée, et un rebond, une nouvelle vague, redoutés, pourraient survenir plus ou moins vite. Mais, dans tous les cas, une autre page s’ouvre désormais, tant il reste encore à apprendre sur cette épidémie et ce virus. 

    Épidémie COVID-19 : la pièce n'est pas finie (illustration).


    En France, l'entrée explosive en phase épidémique a eu lieu le 18 mars 2020. Ce jour-là, le nombre de malades en réanimation a atteint le chiffre de 1 000, et celui des décès a dépassé les 300. En se penchant, deux mois plus tard, sur ce branle-bas "infectieux", on voit bien que l'acmé de cette période, le moment où on se demande si le système de santé va tenir, s'est produit au cours de la première quinzaine d'avril. Le nombre de malades hospitalisés pour COVID-19 a alors atteint le chiffre de 33 000 et, le 7 avril, 7 148 lits de réanimation étaient occupés par des patients atteints par la maladie.
    Entre le 18 mars et le 9 avril, 644 malades de réanimation ont été transférés des régions Grand Est, Île-de-France et Bourgogne Franche-Comté, vers des régions françaises de l'Ouest et du Sud, et 172 patients vers l'Allemagne, la Suisse, le Luxembourg et l'Autriche.
    Ces transferts ont cessé depuis le 10 avril 2020, moment où la saturation extrême des lits s'est desserrée.
    À partir du 15 avril l'espoir renaissait : il a alors été possible d'annoncer, puis de confirmer, le déconfinement pour le 11 mai.
    Depuis le 1er mai, malgré quelques propos parfois alarmistes et deux correctifs de données les 5 et 6 mai derniers, le nombre de nouveaux cas identifiés était inférieur à 500/jour en moyenne, au cours des deux dernières semaines.
    Le 22 mai, le nombre de malades en réanimation n'était plus que de 1 700 et 17 000 patients restaient hospitalisés pour COVID-19.
     
    Des informations à foison
    C'est volontairement que nous ne détaillons pas toutes les données publiées par Santé publique France, en particulier pour les cas graves hospitalisés. Le lecteur en trouvera les détails dans le point hebdomadaire COVID-19 du 21 mai 2020 de Santé publique France.
    Ces informations peuvent être complétées par celles émanant d'un grand nombre de sources, celles de la grande presse (dont le journal Le Monde), et aussi de nombreux sites spécialisés (dont le très connu Johns Hopkins Center for Health Security), bien que faire un choix au milieu de tant de communications est difficile. À titre personnel, je peux recommander le site de la WAAAR (World alliance against antibiotic resistance) et celui de l'ECDC (European Center for Disease Prevention and Control).

    Nombre de consultations pour suspicion de COVID-19 en légère augmentation 
    Lors de la semaine 20, le nombre de consultations pour suspicion de COVID-19, enregistrées à partir des données du réseau Sentinelles, de l'association SOS médecins et du réseau Oscour®, est en légère augmentation. En médecine générale : environ 32 000 actes, dont au moins 80 % de téléconsultations contre 29 000 en semaine 19 ; dans le réseau SOS Médecins : 2 203 versus 2 037 en semaine 19, et pourcentage stable aux urgences : 6 791 versus 6 696 en semaine 19.
    Au total, il y a eu environ 41 000 consultations en semaine 20.
     
    Surveillance virologique
    Avec le déconfinement et l'élargissement annoncé et réel des dépistages RT-PCR, il est probable que le niveau de 350 000 tests par semaine est atteint (selon le Pr. Geneviève Chêne, directrice générale de Santé Publique France. Toutefois, comme nous l'avions laissé entendre la semaine dernière, le nouveau système d'information de dépistage (SI-DEP) est en cours de déploiement. Les tendances épidémiologiques, les estimations d'incidence et les taux de positivité des tests ne seront publiés de façon hebdomadaire qu'à partir du 28 mai 2020.
     

    Nombre de cas confirmés de COVID-19 depuis janvier 2020
    Entre le 21 janvier et le 21 mai 2020, 144 163 cas de COVID-19 ont été confirmés en France. Le nombre total de tests pratiqués était d'environ 850 000 le 5 mai, soit 13 ‰ de la population. L'absence de données plus récentes est due à la mise en place du nouveau système d'information de dépistage, SI-DEP (voir le paragraphe précédent).
    Néanmoins, le nombre de nouveaux cas confirmés est annoncé chaque jour par la direction générale de la santé et SPF. Entre le 7 et le 21 mai
    , le nombre de nouveaux cas a été constamment inférieur à 1 000, avec une moyenne hebdomadaire inférieure à 500. Lors de la rédaction de ce texte, il n'est cependant pas possible de savoir si les détections, depuis le 11 mai, d'une trentaine de clusters et les résultats des tests en cours, peuvent modifier ce résultat.

    Signalement des clusters à visée d'alerte

    Depuis la levée du confinement, les ARS (Agences régionales de santé), en lien avec les cellules régionales de Santé publique France et d'autres acteurs locaux, étudient les clusters qui sont identifiés. Le contact-tracing et le dépistage des personnes contact permettent de contrôler ces situations.
    Au 19 mai 2020, le bilan, hors EHPAD et milieu familial restreint, s'élevait à 46 clusters validés et rapportés depuis le 9 mai 2020. Ces clusters sont, pour la plupart, en cours d'investigation avec des premiers cas qui remontent, le plus souvent, avant la levée du confinement. Ils concernent notamment des établissements sociaux d'hébergement et d'insertion (28 %), des entreprises (19 %) et des établissements de santé (17 %) (Tableau I). Les mesures de contrôle sont en place et une vigilance est maintenue quant au risque de diffusion communautaire.
     

    Tableau I : Répartition, par type de collectivités, des clusters rapportés
    entre le 9 et le 19 mai 2020 (N = 46)


    Au 22 mai, il est impossible de faire un bilan plus détaillé de l'état de ces clusters. Cependant, on doit constater les effets positifs d'une identification et d'une prise en charge rapides dont on saura, sous quinzaine, si elle est efficace en termes de contrôle de l'épidémie. 
     
    Dans les établissements sociaux et médico-sociaux (ESMS)
    Depuis le 1er mars, il y a eu 73 360 cas de COVID-19 (données manquantes en Ile-de-France), 10 245 décès dans les établissements d'accueil et 3 697 décès après un transfert à l'hôpital. Au total, 13 942 personnes issues des ESMS sont décédées. La proportion de décès à l'hôpital, rapportée au nombre total de décès, est de 26 %. Le nombre de décès chez les résidents a atteint un pic début avril et décroît depuis.
    Il est remarquable qu'en plus de ces chiffres, 40 423 cas ont été rapportés parmi les membres du personnel des ESMS, dont 19 461 (47 %) cas ont été confirmés. Cet important collectif de soignants n'est néanmoins pas mentionné dans le chapitre « Surveillance des professionnels des établissements de santé ». On ignore donc s'il y a eu des décès parmi les membres de ces personnels.
     
    Hospitalisations et admissions en réanimation en baisse et retours à domicile en augmentation
    Le 18 mai 2020, 19 015 cas de COVID-19 étaient hospitalisés en France dont 1 998 cas en réanimation.
    Le nombre de nouvelles hospitalisations pour COVID-19 continue de diminuer au cours de la semaine 20 : 3 218 cas versus 4 265 en semaine 19.
    Le 18 mai 2020, 38 nouvelles admissions en réanimation de patients COVID-19 ont été rapportées. Le nombre de nouvelles admissions a diminué en semaine 20 (429 cas versus 528 cas en semaine 19).
    Le nombre journalier de cas hospitalisés en réanimation diminue depuis le 8 avril. Au 21 mai, les patients de réanimation pour COVID-19 occupaient 5 400 lits de moins.
    Du 1er mars au 18 mai, 98 853 patients ont été hospitalisés (âge médian de 72 ans, 53 % d'hommes) et 17 589 sont décédés dans les hôpitaux (71 % étaient âgés de 75 ans et plus, 59 % étaient des hommes).
    Au 18 mai, 61 728 patients étaient retournés à leur domicile.
     
    Surveillance des cas pédiatriques de myocardite avec état de choc cardiogénique
    Il a été fait état, le 27 avril 2020, de cas de myocardite avec état de choc cardiogénique survenus en Île-de-France, chez des enfants ayant une infection COVID-19 récente. Les symptômes présentés faisaient penser à ceux de la maladie de Kawasaki, mais avec une note inflammatoire et myocardique beaucoup plus marquée (voir nos actualités du 15 mai : COVID-19 : le mieux se poursuit, mais polémique sur le nombre quotidien de nouveaux cas et quid des soignants atteints ?
     actualités et COVID-19 : les formes graves de l'enfant).
    Au 18 mai 2020, 149 signalements de syndromes inflammatoires multi-systémiques pédiatriques (PIMS), confirmés ou suspectés d'être en lien avec la COVID-19 et survenus depuis le 1er mars 2020, ont été rapportés. Soixante-seize cas (51 %) ont concerné des filles.
    Les manifestations cliniques étaient constituées de syndromes d'inflammation systémique avec myocardite chez 82 patients, de syndromes d'inflammation systémique sans myocardite chez 61 patients. Un garçon, âgé de 9 ans, présentant une comorbidité neurodéveloppementale, est décédé dans un tableau d'inflammation systémique avec myocardite. Sa sérologie vis-à-vis de la COVID-19 était positive. Un séjour en réanimation a été nécessaire pour 77 enfants et en unité de soins critiques pour 23. Les autres ont été hospitalisés en service de pédiatrie.
    La PCR et/ou la sérologie pour le SARS-CoV-2 étaient positives dans plus de la moitié des cas (n = 78, 52 %) et le lien avec le virus était probable chez 16 (11 %) autres patients (contage sujet positif ou scanner évocateur). Pour 13 malades (9 %), les résultats étaient encore en attente et pour les 42 autres (28 %), le lien n'a pas pu être mis en évidence. Ces résultats sont très en faveur d'un lien entre l'infection par le SARS-CoV-2 et cette pathologie Kawasaki-like.
    La comparaison des courbes d'hospitalisation pour COVID-19 et pour cette maladie est en faveur d'un délai moyen de survenue de ces syndromes inflammatoires multi-systémiques de 4 à 5 semaines après l'infection par le SARS-CoV-2.
    Au total, les données recueillies confirment l'apparition rare d'un syndrome inflammatoire multi-systémique chez l'enfant avec fréquente atteinte cardiaque, lié à l'épidémie de COVID-19. Cette pathologie a également été observée dans d'autres pays (Royaume-Uni, États-Unis).
    Après un pic observé en semaine 18, le nombre de nouveaux cas signalés a diminué de manière importante (Figure 1).

    Figure 1 - Distribution des cas de syndrome inflammatoire multi-systémiques pédiatriques (PIMS), par semaine d'hospitalisation, tous âges, France (données au 18 mai 2020).

     

     
    Surveillance des professionnels des établissements de santé contaminés
    Cette surveillance a été mise en place depuis le 22 avril 2020 et a pour objectif de recenser les professionnels salariés d'un établissement de santé (ES) d'hospitalisation, public ou privé, ayant été infectés par le SARS-CoV-2 depuis le 1er mars 2020. Ces professionnels de santé font en effet partie d'une population particulièrement exposée au SARS-CoV-2.
     
    Les cas sont dits confirmés lorsque la PCR est positive, et dits probables lorsque différents éléments (clinique, historique de contact ou imageries évocatrices) permettent à la "cellule COVID19" ou au référent infectiologue de l'établissement de santé, d'évoquer le diagnostic.
    Depuis le 1er mars, 28 050 cas ont été rapportés par 1 154 établissements, répartis dans les 18 régions françaises.
    Parmi ces 28 050 cas, 23 645 (84 %) étaient des professionnels de santé et 2 828 (10 %) des professionnels non soignants. Une grande partie des cas était des infirmiers (29 %) ou des aides-soignants (24 %).
    Au total, 14 décès liés à l'infection à SARS-CoV-2 ont été rapportés depuis le 1er mars 2020, dont 4 médecins, 3 aides-soignants, 1 professionnel de santé "autre" et 6 professionnels non soignants.
    En tenant compte des professionnels des établissements de santé (ES) et des établissements médico-sociaux (ESMS), ce sont donc 68 828 professionnels qui ont été signalés à Santé publique France (28 050 cas survenus dans les ES et 40 578 cas dans les ESMS) comme ayant été infectés par le SARS-CoV-2. Ces données peuvent néanmoins être sous-estimées du fait que l'enquête ES n'a débuté que récemment et que l'exhaustivité de ces surveillances ne peut être affirmée.
    Pour des raisons, que l'on peut espérer seulement administratives, la séparation entre personnels des ES et des ESMS laisse à penser que les personnels des ESMS ne seraient pas des soignants ! Mais, si les motifs de cette différence étaient autres, ce serait un scandale absolu.
    Ces données ne tiennent pas compte non plus des cas survenus chez des professionnels de santé libéraux qui peuvent, s'ils ont été atteints, participer à l'enquête proposée sur le site du Geres.
    En outre, avec les semaines qui passent, on peut être choqué devant ces résultats, certes très préliminaires, mais qui ne font aucune mention du nombre de décès réels, manifestement beaucoup plus important que les 14 cas rapportés. Il y aurait ainsi pu être fait mention de décès possibles en attente de confirmation d'une infection COVID-19. Des sources infirmières évoquent, fin avril, plus de 100 décès (non vérifié) et le chiffre de 34 médecins est avancé le 14 mai par le président du Conseil de l'ordre des médecins. Le quotidien Le Parisien a dressé, le 23 avril, une liste de 28 soignants décédés. Le Monde (17 avril) a par ailleurs évoqué "Un discours parfaitement relayé par les différentes agences régionales de santé (ARS)". "Nous n'avons aucune information sur ce sujet car cela relève du secret médical", affirme-t-on en région PACA. "Nous n'avons pas ces données et il y a "un tas" de professionnels sans doute malades chez eux", répond l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes. Dans les Pays de la Loire, l'agence régionale dit ne pas comptabiliser les personnels soignants malades, "car le virus circulant partout, on ne peut pas savoir s'ils l'ont contracté sur leur lieu de travail ou au sein de clusters familiaux".
    Faire mention de ces morts serait convenable.
     
    Synthèse des données recueillies au cours de la semaine 20 (du 13 au 19 mai 2020)

    • Les consultations pour suspicion de COVID-19 sont en train de se stabiliser autour de 40 000 par semaine.
    • Le nombre de nouveaux cas confirmés par jour, paramètre essentiel du suivi de l'épidémie, est constamment inférieur à 1 000 depuis le 7 avril – avec une moyenne hebdomadaire inférieure à 500. Il est encore trop tôt pour évaluer les conséquences sur ce paramètre du traitement des 46 clusters décelés depuis le 9 mai.
    • Le R0 aurait un peu remonté en semaine 20 et serait au-dessus de 0,7.
    • La diminution des nouvelles hospitalisations et des nouvelles admissions en réanimation de patients COVID-19 se poursuit.
    • Du 8 avril au 21 mai, le nombre de lits de réanimation occupés par des patients atteints de COVID-19 a diminué de 5 400.
    • Un excès de la mortalité toutes causes est observé au niveau national et est particulièrement marqué depuis la semaine 13 dans les régions Grand Est et Île-de-France. La part de la mortalité attribuable à l'épidémie de COVID-19 reste cependant à déterminer.
    • Les enfants sont peu concernés par cette épidémie et représentent moins de 1 % des patients hospitalisés et des décès. Et ce, même en tenant compte des événements nouveaux (rapportés plus haut) de myocardites avec état de choc cardiogénique, évoquant la maladie de Kawasaki.
    • Les personnes âgées de 65 ans et plus sont fortement touchées par cette épidémie : elles représentent 72 % des patients hospitalisés, 54 % des patients hospitalisés en réanimation et plus de 93 % des décès.
    • Les patients présentant des comorbidités sont également fortement concernés et représentent 80 % des malades hospitalisés en réanimation et des décès.

     
    Conclusion 1 : des résultats qui attestent l'impact positif des mesures de contrôle de l'épidémie
    Dix jours après le début du déconfinement, les résultats observés reflètent l'impact positif des mesures de contrôle de l'épidémie. Ils confirment la diminution des nouvelles contaminations en France et mettent en évidence la baisse des nouvelles hospitalisations et des nouvelles admissions en réanimation pour COVID-19.
    L'évolution a été favorable pour la majorité des patients hospitalisés et, au 21 mai, près de 64 000 personnes étaient retournées à leur domicile à la sortie de l'hôpital : soit 65 % des patients COVID-19 qui ont été hospitalisés (sachant que près de 18 % des hospitalisés sont décédés).
    La suite nécessite, faut-il encore le répéter, le maintien de l'adhésion de la population à l'ensemble des mesures de prévention, afin de maintenir un niveau aussi faible que possible de transmission. Le contrôle rapide des clusters, qui ne manqueront pas encore de survenir, est indispensable.
     
    Conclusion 2 :  encore une pléthore de questions sans réponse  
    Comme annoncé plus haut, le temps est venu de mettre un terme, en tout cas pour l'instant, à cette chronique hebdomadaire. Nous avons, comme beaucoup de collègues, médecins, soignants, vécu trois mois de pure folie de découverte (même pour un retraité !).
    Le 1er février nous ne savions rien, hors quelques rumeurs chinoises.
    Quatre mois plus tard, le risque est de croire que nous savons tout, alors que l'histoire ne fait que commencer. Je n'ai pas le souvenir d'avoir dû traiter autant de publications nouvelles. Plus de 500 certainement, probablement plus de 1 000, nul ne peut prétendre avoir inventorié et digéré tout ça. Aujourd'hui où un peu de calme revient, on va enfin, sereinement, explorer les extravagances de cette pandémie virale. Les problèmes à résoudre sont immenses :

    • L'épidémiologie est à préciser et à comprendre.
    • La virologie à découvrir, même si beaucoup a déjà été fait.
    • La sémiologie clinique, qui, chaque jour, s'enrichit de nouveaux symptômes, de nouvelles expressions pathologiques.
    • Une incroyable physiopathologie qui nous balade de l'alvéole à l'endothélium, de la thrombose aux cataclysmes biologiques : quel organe, quel appareil ne sont pas atteints, directement ou non, quand après trois mois on en dresse l'inventaire ?
    • On croyait savoir beaucoup sur la prise en charge des syndromes de détresse respiratoire aiguë (SDRA), des sepsis, des orages cytokiniques, de toutes les défaillances multiviscérales. Pourtant, nos collègues réanimateurs, infectiologues, internistes, cardiologues, pneumologues, néphrologues, dermatologues, neurologues, pédiatres, pharmacologues, les savants de l'hémostase, de l'immunologie et beaucoup d'autres ont découvert chaque jour que la vraie prise en charge de ces cas dramatiques était à inventer.
    • On a légitimement lancé des centaines d'essais cliniques, dans un brouhaha médiatique qui n'a guère incité à la sérénité. Or, à ce jour, soyons honnête, y a-t-il un traitement du virus ou de ses conséquences qui ait démontré de façon indubitable une efficacité ? NON !
    • Des pistes, des idées, mais rien de décisif comme, en 1941, la pénicilline sur les coques Gram + et, en 1947, la streptomycine sur la méningite tuberculeuse.
    • L'idée de la chloroquine – ou plutôt de son précurseur, la quinine n'est pas nouvelle. Extrait du quotidien "LE MATIN" du 22 octobre 1918 : "POUR EVITER LA GRIPPE, la quinine paraît efficace. Dans le mois d'août (1918,) le nombre de décès attribués à la grippe n'a été en moyenne que de 1 pour 3 219 parmi les paludéens, et de 1 pour 2 161 (donc nettement supérieur) parmi les corps de troupes sur lesquels a porté l'enquête. En septembre (1918), le résultat obtenu a été dans le même sens avec cette différence que les ravages de la grippe avaient alors beaucoup augmenté : 1 décès sur 425 parmi les paludéens contre 1 sur 297 parmi les corps de troupe". 

    Ne sont-ce pas, avant l'heure, des propos entendus depuis le début de 2020 dans le sud de la France ?
    Alors, espérons encore que des essais vont apporter une vraie lumière.
    Un vaccin, on l'espère, mais on sait que ça ne peut être immédiat ; et on a trop répandu dans l'esprit du public que l'immunité n'était qu'une histoire d'antigènes et d'anticorps, que l'humoral réglait tout, alors que, avec ce parasite complexe de la cellule, la part cellulaire de l'immunité joue probablement un rôle important.
    Comparer la COVID-19 aux épidémies du passé est fort bien, mais quel virus ressemble à ce SARS-CoV-2 ? Même pas les coronavirus qui l'ont précédé (SARS-CoV-1 et MERS-CoV), pas plus que le virus Ebola et d'autres filovirus, et même certains virus de la grippe auxquelles on fait référence (grippe Hong-Kong l'hiver 1968, grippe asiatique en 1958). Dans ces deux derniers cas, le nombre de sujets atteints par l'épidémie était considérable, le nombre de mort aussi ; mais ce n'était pas la même maladie.
    Arrêtons cette énumération, pour dire que la COVID-19 c'est une maladie nouvelle où tout reste à faire, à moins qu'une surprise extrême ne la fasse s'évaporer comme sa cousine due au SARS-CoV-1 qui a, pour l'instant, disparue des registres.
    La surprise de l'agression est loin d'être passée, mais l'HISTOIRE commence aujourd'hui.

    ©vidal.fr

    Pour en savoir plus


     


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  • DÉCONFINEMENT

     

    Certains l'attendent avec impatience, certains le craignent redoutant un deuxième pic de contamination.

    Saurons-nous suivre les consignes avec un peu plus de discipline que d'habitude? Il est permis d'en douter, le français est rebelle... Il a surtout tendance à ne retenir que ce qui l'arrange parmi le flot d'informations diffusées par les médias.

    Exemple: Tout le monde a retenu qu'en raison de l'épidémie et du risque de contagion afin de ne pas encombrer les cabinets médicaux, la Sécurité Sociale acceptait que le pharmacien renouvelle des ordonnances périmées. Je pense qu'un certain nombre serait prêts à prolonger leurs prescriptions jusqu'en décembre... Mais il semble que peu de gens ont entendu l'information qui disait que les médecins n'étaient absolument pas débordés par un nombre insurmontable de cas, que les cabinets s'étaient organisés pour que les gens ne se croisent pas dans les salles d'attente et que de nombreux médecins se retrouvaient à la limite du chômage technique ne voyant plus leur clientèle habituelle. Personne n'a retenu que cette conduite était, elle, à risque car certaines pathologies habituellement suivies ou détectées ne l'étaient soudainement plus. Les conséquences risquent d'être aussi graves que la pandémie.

     

    Les masques:

        Oh la,la... tout le monde en veut d'un seul coup! Sûrement parce qu'ils savent qu'il n'y en a pas encore assez pour tous. Au début, l'idée des masques lavables faits maisons semblait bien plaire, maintenant nous faisons la fine bouche. Chacun veut du jetable! Pas très écolo et en tous cas pas dans le sens de la grande idée:

                     Après la pandémie et la reprise tout va changer! Nous n'aurons plus les mêmes valeurs, nous consommerons mieux....

    Je rêverais d'y croire....

    En attendant, c'est bien beau de réclamer des masques, mais encore faudrait-il apprendre à s'en servir correctement, sans y toucher, ne pas le mettre sur son front ou sous son menton et de nouveau sur son nez...puis le ranger dans sa poche!

                                                                 L'ÉTAT VOUS CONSEILLE

     

    -1-

    Je limite la transmission du virus
    en adoptant la bonne conduite à tenir.

    COVID-19

    Quelques principes simples et essentiels pour limiter la diffusion du virus dans la population :
    Je me protège et je protège mon entourage en appliquant les mesures barrières.
    Je consulte immédiatement un médecin en cas de signes du COVID-19, même s’ils sont faibles ou si j’ai un doute. • Je fais le test rapidement si le médecin me l’a prescrit.
    Je m’isole tout de suite si je suis malade ou si j’ai été en contact avec une personne malade.

    1 - J’APPLIQUE LES MESURES BARRIÈRES

    • Je me lave régulièrement les mains.

    • Je tousse ou j’éternue dans mon coude ou dans un mouchoir.

    • Je me mouche dans
    un mouchoir à usage unique : je me lave les mains après.

    • Je ne serre pas les mains et j’évite les embrassades.

    • Je reste à une distance
    d’au moins 1 mètre des autres.

    En complément, je porte un masque grand public quand
    je ne peux pas être à plus
    d’1 mètre d’une autre personne, dès que je suis en présence d’une personne fragile, dans

    les transports en commun et si c’est demandé dans les commerces.

    2 - JE CONNAIS LES PREMIERS SIGNES DE LA MALADIE POUR LES IDENTIFIER RAPIDEMENT

    • Fièvre (ou sensation de fièvre), frissons

    • Toux, mal de gorge, nez qui coule

    • Difficultés à respirer ou une sensation d’oppression dans la poitrine

    • Fatigue intense inexpliquée

    • Douleurs musculaires inexpliquées

    • Maux de tête inhabituels
    • Perte de l’odorat
    • Perte du goût des aliments • Diarrhée

    Pour une personne âgée, l’entourage peut constater une altération brutale de l’état général ou des capacités mentales, de la confusion,

    des chutes répétées,
    une aggravation rapide d’une maladie déjà connue.

    3 - J’AI DES SIGNES DE LA MALADIE, JE CONTACTE MON MÉDECIN

    • Si un ou plusieurs signes apparaissent, même faiblement ou si j’ai un doute, j’appelle sans délai mon médecin traitant pour être testé dans les 24 heures.

    Si je n’ai pas de médecin traitant, j’appelle le 0 800 130 000
    (service gratuit + appel gratuit) pour être orienté vers un médecin généraliste.

    En attendant mon rendez-vous avec un médecin, je m’isole immédiatement et je me tiens
    à distance de toute personne,
    y compris de mes proches. Je porte un masque si je dois sortir ou si je suis en présence d’autres personnes.

    Si j’ai des difficultés à respirer, j’appelle immédiatement le 15 (ou le 114 pour les personnes sourdes ou malentendantes).

    -2-

    COVID-19

    4 - JE FAIS MON TEST, SI LE MÉDECIN M’EN A PRESCRIT UN

    S’il le juge nécessaire, le médecin me prescrit un test avec un prélèvement nasal à faire le
    plus rapidement possible dans

    le laboratoire spécialisé le plus proche.

    Le test est pris en charge à 100%.

    En attendant les résultats
    du test (24 à 48 heures)
    ,
    je reste isolé à mon domicile, je me protège et je protège mes proches.

    5 - MON TEST EST POSITIF, JE M’ISOLE À MON DOMICILE JUSQU’À LA GUÉRISON

    La guérison intervient
    au minimum 8 jours après l’apparition des premiers signes
    de la maladie. Après ces 8 jours, si je n’ai pas ou plus de fièvre,
    ni de difficultés à respirer (si j’en ai eues) depuis au moins 2 jours, je pourrai sortir de l’isolement.

    Si l’isolement à domicile
    n’est pas possible, des solutions d’hébergement peuvent m’être proposées.

    • Si besoin, mon médecin
    me prescrit un
    arrêt de travail. Il me remet une fiche avec toutes les explications.

    6 - J’AIDE À IDENTIFIER LES PERSONNES QUI ONT ÉTÉ EN CONTACT PROCHE AVEC MOI

    • Le médecin m’aide à faire la liste des personnes avec lesquelles j’ai eu le plus de contact comme celles qui habitent avec moi.
    Elles devront aussi être isolées et faire le test.

    Je serai ensuite contacté dans les 24h
    par l’Assurance Maladie
    pour finir d’identifier toutes les autres personnes que j’aurais pu contaminer, au-delà de mon foyer.

    QUE FAIRE SI JE SUIS UNE PERSONNE À RISQUE DE FORMES GRAVES DE COVID-19

    Je respecte toutes les mesures précédentes mais je suis encore plus vigilant :

    J’évalue ma situation avec mon médecin et je lui demande conseil pour prendre les bonnes décisions vis-à-vis de ma santé : déplacements, travail, contacts,...

    • Je continue, dans la mesure du possible, à limiter mes déplacements et à éviter
    les transports en commun
    ou à défaut à éviter les heures de points.

    • Je privilégie les périodes les moins fréquentées pour faire mes courses.

    • Si possible, je privilégie le télétravail.

    • Je continue à prendre
    mes
    médicaments et à me rendre à mes rendez-vous médicaux

    -3-

    COVID-19

    LISTE DES PERSONNES À RISQUE DE FORME GRAVE DU COVID-19

    • Les personnes âgées de 65 ans et plus
      (les personnes âgées de 50 ans à 65 ans doivent être surveillées de façon plus rapprochée).

    • Les personnes avec une maladie chronique
      type diabète, hypertension, maladies cardiaques, respiratoires, rénales, hématologiques,...

    • Les personnes présentant une obésité
      (indice de masse corporelle (IMC) > 30 kg/m2).

    • Les personnes avec une immunodépression.

    • Les personnes présentant un syndrome drépanocytaire majeur

      ou ayant un antécédent de splénectomie.

    • Les femmes enceintes,
      au 3
      e trimestre de la grossesse.

    Vous avez des questions sur le coronavirus ?

    0 800 130 000

    GOUVERNEMENT.FR/INFO-CORONAVIRUS

    (appel gratuit)

    DÉCONFINEMENT

     


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